Geekfest

Le plus étonnant, depuis la queue avant même d’entrer, c’est l’étonnante ressemblance de tous ceux qui attendent patiemment, dans le froid, devant l’entrée de Whelans sur Wexford street. Surtout chez les hommes, d’ailleurs : cheveux longs ou mi-longs, barbe plus ou moins fournie, t-shirt avec message humoristique ou effigie de héros de dessins animés ou de jeux vidéo. Et un peu partout fleurissent des écrans de tailles divers, consoles, téléphones, et autres geektoys. Mais quel événement se déroule donc ici pour attirer un tel public?

Ben un concert, voyons.

Les geeks n’étant pas franchement connus pour leur amour de la musique populaire, des foules et des boîtes de nuit, vous imaginez peut être un concert de Metal, ou une soirée génériques des années 80. Eh bien non. En première partie un peu electro avec un jeune homme surnommé Robotnik, et dans le public, un couple s’amuse avec leurs singes en peluche, alors il les fait monter sur scène pour danser sur une version un peu trash d’une ode à un boulanger connu.

Alors que notre ouïe revient doucement après cette introduction pour le moins singulière, on jette un œil autour de la salle: il y a quand même plus d’une centaine de gens, peut-être même deux cent…  Puis arrive enfin l’attraction principale, celui pour qui nous sommes tous venus: Jonathan Coulton.

Jeans, t-shirt, longs cheveux et barbe roux, il a un look d’analyste-programmeur en weekend, et pour cause, c’en était un avant de tout larguer pour la musique! Il est tout seul sur scène, avec sa guitare, un micro, un MacBook et une étrange chose appelée zendrum.  Pas de quoi fouetter un chat, à première vue. Même pas un chat très méchant qui l’aurait vraiment cherché…  Pourtant, dès ses premiers pas sur la scène, la foule se déchaine. Il commence par quelques vannes sur l’Irlande, et enchaine avec une première chanson qui parle de la vie quotidienne d’un développeur web. Et tout le public connaît les paroles. Chaque mot. Ils chantent tous en choeur, et moi avec. Les chansons s’enchainent, abordant tour à tour des sujets tels que les zombies au bureau, les robots, les génies maléfiques et leurs monstres, les fantasmes de vengeance des jeunes geeks éconduits…

Voilà, JoCo, c’est tout ça et plus encore. D’autres chanteurs reçoivent des fleurs ou des sous-vêtements féminins, lui reçoit des noix de coco (passés gentiment pour ne blesser personne), des singes en peluche, et des stylos. Dans d’autres concerts, des bagarres se déclenchent pour un regard de travers. Chez JoCo, elles sont provoquées par une divergence d’opinion dans le public sur l’exactitude de la retranscription qu’il a fait des principes mathématiques des fractales dans sa chanson Mandelbrot Set… Nan, vraiment, véridique !

Le plus bizarre dans tout ça, c’était de me retrouver en compagnie d’autant de gens qui connaissent toutes ces chansons que j’adore tout en ayant l’impression d’être la seule…  Décidément, ça fait toujours du bien de trouver plus geek que soi !

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