Histoire de plumes

La toute première fois que j’ai visité un peu autour de Dublin, c’était pour aller voir la maison qui allait plus tard devenir notre résidence Irlandaise. J’ai pris le car - ça a l’air simple, dit comme ça, mais rien que trouver l’arrêt, ça m’a pris un moment! C’est que les irlandais et les transports en commun, c’est particulier, mais ça c’est une autre histoire! J’ai pris le car, donc, direction Bettystown, nom déjà très mignon s’il en est, avec comme instruction de demander l’arrêt “Inse bay” au chauffeur.

Inse (prononcer “incha”) bay, c’est le lotissement, posée en bord de mer et un peu en hauteur par rapport au reste du village de Laytown. Et en ce jour de janvier 2008, il faisait un tel vent que j’ai franchement eu un mal de chien à remonter cette fichue côte! Et pourtant, malgré ce temps peu flatteur, je suis tombée raide dingue de ce petit bled de bord de mer, et on a donc fini par choisir d’y habiter. Mais je m’égare.

Ben oui, parce que je ne venais pas vous parler de maisons mais de piafs. C’est lors de ce premier voyage dans la “campagne” irlandaise (nan, parce que pour les dublinois, ici, on est tout juste dans la banlieue de la capitale!) que j’ai vécu ma première rencontre avec les volatiles du coin. Non, pas des canards. Ni même des mouettes.  Des corbeaux.

Depuis mon siège dans le car, j’avais une bonne vue du paysage, et régulièrement, je voyais passer des champs recouverts de trucs noirs, sans pouvoir distinguer au juste ce que c’était. Et puis on est passé plus près d’un de ces champs et j’ai réalisé que ces machins noirs énormes n’étaient autre que des corbeaux. Par centaines. Et puis ils ont décollé. Tous ensemble.

On se serait franchement cru dans une scène hitcockienne, un nuage épais d’énormes bestioles à plumes, au bec long et pointu, noirs comme la nuit. Ils se sont posés partout, sur les arbres au bord de la route, les fils électriques qui la traversaient, les murs en pierre qui la longeaient… De quoi faire sacrement peur, même au chaud dans le car!

En fait, dès que l’on sort un peu de la ville, ou même dans les parcs de Dublin, on croise plus de corbeaux que de pigeons. Ils sont vraiment partout.

On s’y fait plus ou moins, à la longue, à la présence en masse de ces énormes zozios, gros comme des poules, qui se posent partout et vous croassent dessus avec un air hautain. Mais quand on rentre le soir et qu’on les voit posés comme ça, sur tous les perchoirs disponibles, on a quand même encore un petit coin de cerveau qui n’est pas franchement rassuré!

Mais allez, pour ne pas vous faire trop peur et vous montrer que c’est quand même aussi très chouette dans le coin, voilà une petite vidéo de la plage en bas de chez nous à marrée basse.  On peut quasiment faire un km entre la côte et la mer quand la marée est vraiment basse!

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