Patateland

8 October, 2009

Parmi les nombreux clichés que l’on connait de l’Irlande, il y a la fameuse image de pays de la patate. Cette image est en partie due à la fameuse famine de la patate qui a transformé le pays au début du 20ème siècle, tant au niveau de la population, puisqu’elle provoqua morts et émigration massive, mais aussi, un peu bizarrement, au niveau culinaire, puisqu’il faut bien l’avouer, les irlandais son en effet des dingues de la patate.

Sans déconner, ils en mangent à tous les repas et à toutes les sauces! Je vous passe la gamme et la quantité de chips qu’ils consomment, pour le français moyen qui ne connait que les chips salés, ou alors les plus aventureux qui ont tenté l’exotisme de l’autre parfum connu en France (Barbecue), l’idée qu’il existe des dizaines de parfums et variétés de chips et qu’on les trouve chez le marchand de journaux ou dans les distributeurs automatiques tient de la science-fiction.

Sans parler de l’idée absolument hallucinante que l’on puisse assaisonner les chips ou les frites avec du vinaigre. Ben ouais. Ici, comme en Angleterre, c’est un classic, limite si on ne vous regarde pas de travers si vous n’arrosez pas vos frites de vinaigre sitôt qu’elles sont servies.

Non, parce que vous avez pris des frites, c’est obligé. Hmm? Comment? C’est une tortilla espagnole le plat principal? Peu importe, hop, des frites. Un plat de gnocchis carbonara? Hop, des frites. Lasagnes? Des frites. Hachis Parmentier? Des frites.

J’entends déjà ma mère entonner joyeusement “Lundi, des patates, mardi, des patates, mercredi, des patates aussi!”. En même temps, elle n’a guère besoin d’une excuse pour chanter ça, il semblerait que d’après elle, cette chanson se prête à toutes les circonstances. Enfin, revenons à nos moutons…

Tiens, faudra que je pense à faire un post sur les moutons en Irlande.

Bref, les patates. Je crois que la seule chose qu’ils consomment en plus grande quantité c’est le chocolat. Et puis la bière, évidemment. Si un jour on invente un truc qui combine bière, patates et chocolat, les Irlandais atteindront le nirvana!

Infidélités

21 July, 2009

Oui, je l’avoue. Je m’en veux beaucoup, vous n’en avez pas idée. Mais voilà, l’envie était trop forte.

J’ai commencé un autre blog. En anglais.

Ne croyez surtout pas que je ne vous aime plus, fidèles lecteurs (enfin, les 2 qui restent) mais voilà, le temps passe, ce bon vieux blog a déjà 5 ans, et la routine s’est installée…

Bon, ok, c’est pas tout, je l’avoue. C’est aussi la faute à Twitter. Moui. Et aussi au fait que la plupart de les journées, et donc la plupart de mes conversations, se passent en anglais, et parlent de choses sinon irlandaises, au moins anglophones. La télé est en anglais, la radio aussi… Et du coup, faut dire que mes inspirations sont egalement plutôt en anglais. Voilà.

Mais je n’arrête pas ce blog non plus, hein, ne croyez pas que je vous laisse, comme ça, mes petits, mais comme ça, vous savez pourquoi je ne poste plus très souvent, et si vous voulez visiter mon nouveau blog, ou me suivre sur Twitter, malgré mon anglophonie galoppante, ben vous savez maintenant où me trouver !

Histoire de plumes

31 March, 2009

La toute première fois que j’ai visité un peu autour de Dublin, c’était pour aller voir la maison qui allait plus tard devenir notre résidence Irlandaise. J’ai pris le car - ça a l’air simple, dit comme ça, mais rien que trouver l’arrêt, ça m’a pris un moment! C’est que les irlandais et les transports en commun, c’est particulier, mais ça c’est une autre histoire! J’ai pris le car, donc, direction Bettystown, nom déjà très mignon s’il en est, avec comme instruction de demander l’arrêt “Inse bay” au chauffeur.

Inse (prononcer “incha”) bay, c’est le lotissement, posée en bord de mer et un peu en hauteur par rapport au reste du village de Laytown. Et en ce jour de janvier 2008, il faisait un tel vent que j’ai franchement eu un mal de chien à remonter cette fichue côte! Et pourtant, malgré ce temps peu flatteur, je suis tombée raide dingue de ce petit bled de bord de mer, et on a donc fini par choisir d’y habiter. Mais je m’égare.

Ben oui, parce que je ne venais pas vous parler de maisons mais de piafs. C’est lors de ce premier voyage dans la “campagne” irlandaise (nan, parce que pour les dublinois, ici, on est tout juste dans la banlieue de la capitale!) que j’ai vécu ma première rencontre avec les volatiles du coin. Non, pas des canards. Ni même des mouettes.  Des corbeaux.

Depuis mon siège dans le car, j’avais une bonne vue du paysage, et régulièrement, je voyais passer des champs recouverts de trucs noirs, sans pouvoir distinguer au juste ce que c’était. Et puis on est passé plus près d’un de ces champs et j’ai réalisé que ces machins noirs énormes n’étaient autre que des corbeaux. Par centaines. Et puis ils ont décollé. Tous ensemble.

On se serait franchement cru dans une scène hitcockienne, un nuage épais d’énormes bestioles à plumes, au bec long et pointu, noirs comme la nuit. Ils se sont posés partout, sur les arbres au bord de la route, les fils électriques qui la traversaient, les murs en pierre qui la longeaient… De quoi faire sacrement peur, même au chaud dans le car!

En fait, dès que l’on sort un peu de la ville, ou même dans les parcs de Dublin, on croise plus de corbeaux que de pigeons. Ils sont vraiment partout.

On s’y fait plus ou moins, à la longue, à la présence en masse de ces énormes zozios, gros comme des poules, qui se posent partout et vous croassent dessus avec un air hautain. Mais quand on rentre le soir et qu’on les voit posés comme ça, sur tous les perchoirs disponibles, on a quand même encore un petit coin de cerveau qui n’est pas franchement rassuré!

Mais allez, pour ne pas vous faire trop peur et vous montrer que c’est quand même aussi très chouette dans le coin, voilà une petite vidéo de la plage en bas de chez nous à marrée basse.  On peut quasiment faire un km entre la côte et la mer quand la marée est vraiment basse!

Les lacs du Connemara

17 March, 2009

J’me disais, tiens, qu’il serait p’tet temps que je pense à vous présenter un peu plus en détail notre petite île adoptive, non? Parce que bon, les voitures, les geekeries, tout ça, c’est bien joli, mais pas aussi joli que l’Irlande. Et y’a pas à dire, elle est jolie, l’île émeraude, et porte bien son nom. Le vert du drapeau, c’est pas pour rien, on le voit depuis le ciel en arrivant en avion (enfin, entre deux nuages et s’il n’a pas neigé), on le voit partout autour de soi en roulant ou en marchant, le vert, ici, pas moyen d’y échapper. L’eau aussi est un élément incontournable du paysage, on n’est jamais très loin de la mer, d’un des nombreux lacs (”Loughs”), ou des rivières.

Alors comme on vient d’y aller faire un tour, je me suis dit que j’allais vous parler un peu du Connemara, parce que bon, mine de rien, et malgré les efforts de Sardou pour le gâcher avec ses paroles pourrites, c’est un coin qu’il déchire grave!

Nous avons donc, sur un coup de tête, décidé de partir pour le week-end, direction Galway, sur la côte ouest (le long du grand pacifique, les vagues… euh, Atlantique, pardon) de l’Irlande. Pour ceux qui suivent pas, nous on habite sur la cote Est, à Laytown, juste au dessus de Dublin.  Ici. Et Galway, donc, c’est plus ou moins pile en face. .

On a donc réservé un petit B&B, et on est partis pour 3 petites heures en compagnie de la dame qui dit, mais qui ne sait pas toujours où elle va. Non, mais c’est vrai quoi, c’est quoi cette manie de construire des autoroutes et de n’avertir personne, hein? Bref, on arrive dans la jolie ville côtière (en même temps, les villes pas côtières en Irlande, faut les trouver…) de Galway, et on se gare, parce qu’il fait bien faim. On se trouve un charmant petit resto, et on se remplit la panse de burger maison et de petit dej’ (saucisse, bacon, rösti, boudin, toast, thé, œuf et baked beans*). Puis on sort se balader un peu sur le front de mer et la plage. Après cette ballade digestive, on file à la B&B pour poser nos affaires, et on se retrouve logés dans une charmante maison, avec une vue magnifique sur la baie depuis la chambre!

Ensuite, direction le centre historique de Galway, un petit coin de la ville encore toute en ruelles plus ou moins médiévales, mais surtout pleines de boutiques et plus important: des pubs! Il pleut, bizarrement, alors devant cette chose toute inouïe en Irlande, on se réfugie dans une crise de shopping intensif et on repart bien chargés vers la B&B.

Sauf qu’il n’est pas si tard, alors en voyant le soleil se coucher sur la mer, on se dit qu’on n’a qu’à rouler un peu le long de la côte, voir si on peut choper une jolie vue… On roule, on prend des photos, on roule, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’on en ait marre, et on se trouve un charmant pub pour se manger un bout. Forcément, on tombe sur le soir du match Irlande-Angleterre, alors ce soir, je suis Française :-D Un très bon repas, et on rentre dormir!

Le lendemain, on déguste un délicieux petit dej’ (voir liste précédente d’ingrédients), et on s’en va, direction le fameux Connemara. La région commence un peu au Nord de Galway, et on se dirige, d’après les conseils de notre guide touristique, vers la ville de Cliffden en passant par… euh ben en fait, en passant par nulle part. Grâce à la capacité incomparable de la dame qui dit à se perdre, on a attérri sur une “route”, à peine aussi large que la voiture et à peine goudronnée (voir première photo ci-dessous).

Cette fois, pourtant, c’est un heureux détour, puisque le petit chemin nous emmene vraiment au milieu de la campagne sauvage. On ne croisera que des moutons, quelques rares maisons, et une seule autre voiture pendant l’heure qui suit! Et autour, les paysages sont à couper le souffle. On se croirait plus volontiers dans les andes ou les steppes de mongolie qu’en Irlande! Les couleurs sont toutes magnifiques, le bleu intense et sombre des lacs, le vert de l’herbe, le noir intense de la tourbe. Ici on est en pays de tourbière, et on y récolte la terre, découpée et extraite en “briques”, que l’on empile ensuite en tas pour qu’elles sechent. Plus tard, elle servira de combustible, et on pourra l’acheter dans les stations service ou les supermarchés!

Par rapport à la veille, on a de la chance, le temps est à son plus Irlandais : généralement beau avec de petites averses qui vous régalent d’arcs-en-ciel tous les kilomètres…  On a du en voir une bonne douzaine dans la journée, facile! On rejoint la route principale enfin, et on continue vers Cliffden. La petite ville est bien Irlandaise, colorée et bordélique. On y mange un bien bon repas, saumon pour moi et rôti d’agneau pour monsieur. Puis après une petite balade pour la digestion au cours de laquelle un chien a tenté de nous adopter, on est repartis, direction la maison, mais cette fois par la côte.

La cote est encore un paysage completement différent de la rude campagne du Connemara, on se croirait presque sous les tropiques à voir le sable fin et la couleur de la mer, et s’il n’y avait pas eu un vent frigorifique, on se serait presque laissés tenter par une petite trempette. On a ramassé quelques coquillages, du corail (?) et une jolie branche toute nettoyée par la mer, et on a repris enfin la route, la vraie, vers la maison, avec des images plein la tête…

*Le baked beans n’ont rien à voir avec les haricots blancs à la sauce tomate. Qu’on se le dise.

Chasing Cars

17 February, 2009

Non, malgré les récents soucis dus à la neige, ce n’est pas de la chanson de Snowpatrol que je viens vous parler (hem, pardon).

Nan, ce que je veux vous raconter, cette fois, c’est tout simplement le fait qu’on a changé de voiture.  Hélas, après quelques mois à supporter un bruit un peu étrange du compte-tours, le bruit en question s’est intensifié et soudain, impossible de passer la 5ème… Donc voilà, diagnostic du gentil garagiste: la 5ème est tombée. La vitesse s’est décrochée et se ballade dans la boite de vitesse, suffit de la sortir et la remettre, hop. Sauf que ça prendra des jours voir des semaines pour le faire et nous coûtera au grand minimum 700€.

**flashback : toulilouli toulilouli…**

Avril 2008, Kat et Reg en ont marre de faire leurs courses à pied (ou de se faire livrer, ma foi super pratique mais bon…) et décident de s’offrir enfin une voiture. Bon, OK, on venait tout juste d’économiser assez pour en payer une cash!  On a donc fouillé les recoins d’internet et on est tombés sur une petite Polo bleue, une toute mimi, pas chère, et on a craqué. Elle fut baptisée Margot (Polo) et nous a été très utile et très fidèle pendant tous ces mois.

**retour au présent : tilou lilou…**

Alors voilà, Margot, on l’aime beaucoup, mais il faut dire que Régis, il a besoin de sa tuture pour aller travailler, et qu’une semaine au moins sans pouvoir aller bosser, sans parler du coût de la réparation, ben ça le fait pas, surtout quand on vient de commencer un tout nouveau poste à responsabilités… Donc on s’est résignés, et on a cherché la perle rare pour la remplacer, le cœur lourd.

Et c’est là que ça fait mal.

Oui, je sais, on avait juré, promis, craché (surtout craché d’ailleurs) : jamais on ne nous y prendrait.

Enfin, au moins, il faut se dire que c’est pas une Fiat.

Oui, on a acheté français. Oui, on a honte.

Bref, voilà, on a choisi une 206 break de 2006, grise, plutôt jolie, et dans un garage qui nous reprenait l’ancienne pour, très franchement, plus que ce qu’elle valait dans l’état. Et ils nous ont fait un crédit aux tizonions. Donc on était tout contents. Et on est partis la chercher.

Moui, sauf que si ça avait été aussi simple que ça, vous pensez bien, je ne vous le raconterais pas!  La neige, d’abord, s’en est mêlée. Deux soirs d’affiliée, on a tenté de rejoindre la concession, à une petite demie heure du boulot de Régis, près de l’aéroport, d’abord en se laissant une heure et demie pour faire le trajet, puis après l’avoir loupé, on a tenté la technique de “je te rejoins à l’aéroport” en se laissant 2 heures.  Pas mieux, à chaque fois, on était encore coincé très loin de là à l’heure de la fermeture.  Le troisième jour, on arrive enfin à la concession, avec à peine 10 minutes de rab avant la fermeture. On voit la voiture, elle nous plaît, on donne 500€ pour la réserver, et on nous promet qu’elle sera prête à emmener demain, le gars des finances n’étant pas là pour nous faire les papiers du crédit, et la voiture étant une import anglaise, il fallait la faire immatriculer, l’affaire d’une demie heure au bureau des plaques…

6 jours et un voyage éclair en France plus tard, on a enfin le coup de téléphone qu’on attendait. Parce que les gens du bureau des plaques, ils connaissent les 206, mais les break, c’est pas pareil, c’est spécial, et c’est pas dans la liste! Alors faut chercher, trouver un machin spécial pour pouvoir immatriculer la voiture, toussa. 6 jours.  Tas d’cons. Et pendant tout ce temps, on fait rouler la pauvre Margot avec sa toux de fumeuse qu’aurait avalé un criquet. Mais bon, enfin, on a pu aller chercher la nouvelle, qui s’appelle Julie, et laisser Margot à ses nouveaux proprios, qui, j’espère, la répareront et lui trouveront une nouvelle famille.

Bon, forcément, le gars nous a rappelé le lendemain pour nous dire qu’on avait oublié une case en signant et qu’il fallait donc y retourner… :D

Accro au craic…

29 January, 2009

Ah, le craic! (prononcez “crack”)

On aura beau déclarer que le ciment de la vie Irlandaise est la Guinness, ou la musique, ou le sport, ou le stew*, en fait, c’est le craic, et le craic, c’est tout ça et plus encore!

Comment le définir, en fait? C’est un concept étrange et évasif, le craic, on croit l’avoir cerné, avoir enfin compris, mais même après un an, j’ai du mal à utiliser ce mot dans mes phrases de tous les jours.  Comme si c’était un mot qui, même compris, n’était pas utilisable par qui n’est pas Irlandais.

C’est que le craic, il peut être, ne pas trop être, être fameux, être grand…  Il peut y en avoir ou ne pas y en avoir, il peut être bon ou moyen, mais il ne peut pas y en avoir de mauvais.

“How’s the craic?”, “What’s the craic?”, “Any craic?”, “Good craic!”, “The craic was mighty!”…  On le maltraite grammaticalement, le pauvre, on l’utilise à toutes les sauces. Mais alors à quoi ça correspond-t-il donc, en fait?

Le craic, c’est le bon temps, c’est les potins, c’est un état actuel ou passé de soi, c’est ce qu’il y a de neuf, c’est ce qu’on raconte maintenant et ce qu’on a raconté au pub autour d’une pinte.  Le craic, en fait, c’est le craic.

Et cette saloperie est sacrément addictive, il faut dire. C’est que les Irlandais ont vraiment un don inné pour la discussion boute-en-train, chaleureuse, vive et remplie de vannes en tous genres. The gift of the gab, qu’on appelle ça. Le don de la grande gueule et de la langue bien pendue.

Les “scoops” ou “pints” après le boulot, ça n’a pas grand chose à voir avec “l’apéro” français. Déjà, on se bouscule pour payer sa tournée, le chacun paye le sien, c’est une rareté ici. Ensuite, attention, on ne touche pas à sa Guinness tant que toute la mousse n’est pas remontée en haut et la bière est d’un noir bien uni. Limite on te jette du pub si tu y touches avant!  A part la Guinness, on boit généralement de la Carlsberg, de la Heineken et plus surprenant pour les français: du Bulmers, c’est à dire du cidre. Mais alors brut, le cidre, bien comme il faut, et servi dans les mêmes verres à pinte que les bières. Osez demander un demi ici, même en étant une fille, et on te demandera ce qui ne va pas.

Niveau rythme, c’est simple, lorsque ton verre atteint les 2/3 de vide (ou 1/3 plein pour les optimistes), on t’en propose un autre.  En fait, le plus souvent on suppose que tu en veux un autre de toute façon.  Ça parait beaucoup, c’est sûr, mais en même temps, si les quantités de liquides ingurgitées sont plus impressionnantes, on tient plus longtemps comme ça que dans un apéro français qui démarre avec pastis ou whisky-coca. Et ça donne aussi une ambiance plus détendue, plus peinarde.
Après, le rituel veut que l’on traîne sa carcasse marinée jusqu’au abrakebabra le plus proche pour manger un truc gras. Enfin, il parait.

Mais revenons au craic. Comment répondre, alors, si on te demande si tu en as? Là, généralement, la réponse sera celle que l’on donnerait à la question “quoi de neuf?”, si y’a du neuf, on le dit, sinon, “not much”. Si on te demande si y’en avait du bon, le plus souvent à propos d’une soirée, de ton week-end, de tes vacances, ben il suffit de répondre à la question “Alors, ça était?”, on peut alors ajouter aussi que le craic fut bon, très bon, voire même “puissant”.

Alors, mon ami, le craic, tu en veux? C’est de la bonne, promis!

*Le stew est un nom générique qui correspond plus ou moins au ragoût français, mais le plus souvent, ici, c’est spécifiquement utilisé pour le Irish Stew, qui le plus souvent est à base de bœuf et de légumes dans une sauce à la bière. Ben oui, on y revient toujours :D

Dix mois, dis moi…

23 November, 2008

Pfouh, décidément le temps passe vraiment à toute vitesse!  Déjà dix mois que nous avons fait le grand saut et quitté la France pour partir à l’aventure en Irlande.  Et je me rends compte qu’en fait je n’ai pas forcément été une très bonne bloggueuse en la matière.  Déjà, la fréquence des posts n’a pas été des plus fournies, mais ça encore, vous en avez l’habitude!  Nan, le pire dans tout ça c’est que je ne vous ai pas forcément raconté les trucs les plus importants, c’est tellement plus facile de déposer là une petite anecdote, ici un récit de concert, que j’oublie sans cesse de vous raconter les bases… Alors je vais essayer de me rattraper en répondant aux questions qu’on me pose le plus souvent sur notre installation et notre vie ici.

Alors, il pleut tout le temps ?
Ben en fait non.  C’est étrange, en fait, il ne pleut pas tant que ça en hiver, mais par contre cet été il a fait “anormalement moche” d’après tous les Irlandais que je connais.  J’aurais tendance à dire que le printemps et l’automne sont les saisons les plus agréables, en juin on avait une quasi-canicule, on a nagé dans la mer en bas de chez nous, et j’ai pris un ou deux bons coups de soleil! Maintenant, en automne, les couleurs sont magnifiques et le temps relativement doux.  Mais le temps reste tout de même changeant, quelle que soit la saison, et on peut passer d’une pluie torrentielle à un soleil resplendissant et vice-versa en quelques minutes à peine.

Alors, bien installés ?
Ben oui!  On a trouvé assez rapidement une maison qui nous plaisait à un loyer abordable (pour ici) et nos proprios sont un couple franco-irlandais, très gentils et pas chiants.  On a donc une jolie maison avec 3 chambres et un jardin dans la petite ville de Laytown sur la côte Est de l’Irlande, à une quarantaine de kilomètres au nord de Dublin. La plage de Laytown est très agréable, large, plate et bien tassée, elle est parfaite pour les balades, le cerf-volant, et même pour les courses de chevaux qui s’y déroulent chaque année en septembre, les derniers du genre en Europe.

Alors, la bouffe est dégueulasse ?
Malheureusement, non.  En fait, c’est tellement bon qu’on a tous les deux pris un kilo ou deux (hem…) depuis janvier.  Entre les plats irlandais traditionnels (stew, saumon fumé, farls, etc.), les ingrédients délicieux et la cuisine du monde bien plus présent ici qu’en France, on se régale.  Et puis il y a le chocolat.  Partout.  Erf…

Alors, le boulot, ça va ?
Ah, là, oui. Moi j’ai commencé comme Webdesigner chez O2, un des principaux opérateurs de téléphonie mobile d’Irlande, en février et je dois dire que depuis je me régale.  L’équipe dans laquelle je bosse est composée de gens absolument adorables, l’ambiance est chaleureuse et détendue, le boulot est intéressant et il y en a juste assez pour que je ne m’ennuie pas sans pour autant être trop débordée. Et la bonne ambiance se poursuit en dehors du boulot, lors des “girls night out”, des sorties au resto du midi ou du soir, et lors des quasi-obligatoires “scoops” ou tournées au pub d’à coté. Même la cantine d’entreprise, toute en verre et en hauteur, est un lieu de détente pour le petit-déjeuner ou le déjeuner. La vie “hors boulot” joue un rôle assez essentiel ici, et même si les heures sont longues et les vacances courtes chez les Irlandais, leur souci de l’équilibre “vie-boulot” tient quasiment de l’obsession, on en parle partout, et plus encore que le salaire ou les avantages, c’est elle qu’on met en vedette dans les offres de boulot.

Régis, lui, a trouvé un travail en 4 jours à peine en arrivant en février, et un qui lui plaît : agent de support technique, travaillant pour HP, sur le help-desk pour Total France. Enfin, jusqu’à vendredi dernier.  Depuis il a obtenu un poste de “Level 2″ (pour nous autres humbles mortels ça veut dire qu’il travaillera sur les questions plus complexes et passera moins de temps à dire “vous avez essayé de le redémarrer?”), pour un tout nouveau “desk” pour une grande banque française.  De coup, il est content d’avoir eu la promotion, mais un peu moins de devoir partir 2 mois à Paris pour tout mettre en place.  Avec noël en plein milieu. Hmoui.  Pas glop. M’enfin, il aura les vols retours payés un week-end sur deux, et je le rejoindrai pour la semaine de noël.  Alors finalement, ça s’arrange pas si mal.  Mais les jours de semaine seront longues.  Très longues.

Alors, tout est méga cher là bas ?
Ben en fait, tout dépend…  Je dirais que franchement, entre le salaire moyen et les taxes (Les impôts sur le revenu sont ici prélevés à la source, ce qui fait un peu moins mal, et il n’y a plus de taxe d’habitation/foncière depuis 79.  Par contre, la taxe auto, équivalent de feu la vignette et calculée en fonction de la pollution de la voiture, peut piquer si on a une vieille rougne!), entre les tarifs d’énergie et de téléphone un peu plus élevés et le fait qu’ici on ne paye pas l’eau, on s’y retrouve, et je ne sais pas si c’est une simple question d’occasion (meilleurs emplois, etc.) mais on s’en sort mieux ici qu’en France.  La seule chose qui peut potentiellement faire un peu plus mal c’est le médical, si on a des mutuelles par le travail, ils ne couvrent pas aussi bien qu’en France, et le système de la “sécu” Irlandaise, est soit inexistante soit incompréhensible…  Toujours est-il qu’on ignore comment ça marche.  M’enfin, on s’y attendait, tant pis!

Voilà, un petit résumé rapide, si jamais vous avez d’autres questions dans le genre, n’hésitez pas, j’y répondrai après le bip!

Geekfest

27 October, 2008

Le plus étonnant, depuis la queue avant même d’entrer, c’est l’étonnante ressemblance de tous ceux qui attendent patiemment, dans le froid, devant l’entrée de Whelans sur Wexford street. Surtout chez les hommes, d’ailleurs : cheveux longs ou mi-longs, barbe plus ou moins fournie, t-shirt avec message humoristique ou effigie de héros de dessins animés ou de jeux vidéo. Et un peu partout fleurissent des écrans de tailles divers, consoles, téléphones, et autres geektoys. Mais quel événement se déroule donc ici pour attirer un tel public?

Ben un concert, voyons.

Les geeks n’étant pas franchement connus pour leur amour de la musique populaire, des foules et des boîtes de nuit, vous imaginez peut être un concert de Metal, ou une soirée génériques des années 80. Eh bien non. En première partie un peu electro avec un jeune homme surnommé Robotnik, et dans le public, un couple s’amuse avec leurs singes en peluche, alors il les fait monter sur scène pour danser sur une version un peu trash d’une ode à un boulanger connu.

Alors que notre ouïe revient doucement après cette introduction pour le moins singulière, on jette un œil autour de la salle: il y a quand même plus d’une centaine de gens, peut-être même deux cent…  Puis arrive enfin l’attraction principale, celui pour qui nous sommes tous venus: Jonathan Coulton.

Jeans, t-shirt, longs cheveux et barbe roux, il a un look d’analyste-programmeur en weekend, et pour cause, c’en était un avant de tout larguer pour la musique! Il est tout seul sur scène, avec sa guitare, un micro, un MacBook et une étrange chose appelée zendrum.  Pas de quoi fouetter un chat, à première vue. Même pas un chat très méchant qui l’aurait vraiment cherché…  Pourtant, dès ses premiers pas sur la scène, la foule se déchaine. Il commence par quelques vannes sur l’Irlande, et enchaine avec une première chanson qui parle de la vie quotidienne d’un développeur web. Et tout le public connaît les paroles. Chaque mot. Ils chantent tous en choeur, et moi avec. Les chansons s’enchainent, abordant tour à tour des sujets tels que les zombies au bureau, les robots, les génies maléfiques et leurs monstres, les fantasmes de vengeance des jeunes geeks éconduits…

Voilà, JoCo, c’est tout ça et plus encore. D’autres chanteurs reçoivent des fleurs ou des sous-vêtements féminins, lui reçoit des noix de coco (passés gentiment pour ne blesser personne), des singes en peluche, et des stylos. Dans d’autres concerts, des bagarres se déclenchent pour un regard de travers. Chez JoCo, elles sont provoquées par une divergence d’opinion dans le public sur l’exactitude de la retranscription qu’il a fait des principes mathématiques des fractales dans sa chanson Mandelbrot Set… Nan, vraiment, véridique !

Le plus bizarre dans tout ça, c’était de me retrouver en compagnie d’autant de gens qui connaissent toutes ces chansons que j’adore tout en ayant l’impression d’être la seule…  Décidément, ça fait toujours du bien de trouver plus geek que soi !

Interlude courrier

21 October, 2008

Avant de vous faire la suite de nos vacances, je vous poste ici un petit mail que mon cher ami Cyril m’a envoyé du Quebec, où il vient d’épouser sa très charmante Sophie.  On s’est tous connus par le biais de Daifen, un jeu qu’il est bien.  Il faut savoir, pour ceux qui ne savent pas, que nous organisons chaque année des rencontres entre les joueurs et que parfois on fabrique des accessoires pour les jeux et activités que nous y pratiquons.  Une année, nous avons fait de petites boites de conserve avec de fausses étiquettes qui reprenaient des éléments de la cuisine imaginaire Daifenienne, et Cyril en a ramené un avec lui en partant…

Salut
Tu sais que j’ai eu l’air :
1 - bête
2 - surpris
3 - wick
il n’y a pas très longtemps de cela ?
En plein mariage, me voila abordé par le grand-père maternel de Sophie, un vieux monsieur très sympathique dont l’attitude souvent grave prête tout de même à une certaine solannelité. En ce jour assez particulier où je lui vole sa petite-fille, il se tourne vers moi, sort un papier de sa poche et me pose une question pour le moins surprenante : “dis moi, c’est quoi au juste un sanglipin ? “
O_o
Deux mondes qui n’ont rien à voir viennent brutalement de se téléscoper. Je me demande si c’est un gag ou pas, je cherche la caméra, mais non, y’en a pas… Du coup, comme je connais la réponse à la question, je commence à y répondre : grand-papa, c’est un animal imaginaire, qui vient du jeu auquel Sophie et moi on joue tous les deux, etc.
Il m’a fallut 5 bonnes minutes pour comprendre la raison de ce téléscopage : lors de sa dernière visite à la maison, il avait aperçu, trônant fièrement sur mon armoires à trucsbidules, la boite de conserve Fleury-Michon des ailes de Sanglipin. En cuisinier avéré, il s’était intéressé de près à la boite et était surpris de découvrir le nom de cet animal inconnu (il a aussi été surpris à la mention des poils de chats ajoutés à la recette, mais passons). Depuis ce moment, le pauvre homme cherchait dans dictionnaires et encyclopédies des données sur cet étrange animal.
Tu es fière de toi, j’espère ???
Moi, oui ! Bravo, Ô mon ex-femme !!! :-p
Cyril
PS : cette anecdote est bien sûr 100% authentique
PPS tardif de Sophie: en fait cette histoire a eu lieu le weekend avant le mariage, mais passons…

A noter aussi que j’étais si fatiguée hier que j’ai mis une demie heure et trois lectures du texte pour comprendre la blague du début…

Les vacances en quelques mots

9 October, 2008

Episode1, dans lequel nos héros visitent Londres et vivent moult aventures

Enfin les vacances!
Je hais Ryan air
Note: inventer un verbe plus fort que haïr, juste pour Ryan air
Le DLR c’est fendard
Hôtel sympa, mais loin!
Portobello Market, génial!
Bagels, nom !
Fatiguée…
Dodo
Regents park, c’est grand et il pleut…
Saucisses !
London Zoo en 2 heures: surtout ne jamais refaire ca!
Papillons !
Un gorille qui mange son caca… Eurk!
Bonjour Jacquie !
Un café dans une crypte - St Martin in the Fields, étonnant
Trafalgar Square
St James’s park, éternel…
Écureuils !
Canards !
Écureuils !
Migraine :(
Repas Italien beurk :(
Dodo
Camden market, toujours aussi bien…
Gilgamesh ! (mérite un post à lui tout seul)
Soho, Carnaby Street, Liberty’s…
Repas à Imli avec toute l’équipe du Geoff Show, et Gary, Natassia et Zena - trop bien !
Pub avec Gary et Natassia
Toute une émission du Geoff Show dans le studio, et je passe même en direct !
Super, des tasses Virgin, bientôt collectors !
Retour expérimental en bus de nuit
1km à pied à 2h du mat, conductrice de mirde!
Dodo
Petit tour à Canary Wharf, puis Greenwich, bruine et brume
La tour de Londres, ma première fois et j’ai 30 ans, pas trop tôt !
Déjeuner chez Paul, servi par des français !
Scones, corbopoules et joyaux de la couronne
Repas indien bien miam
Wicked, une comédie musicale qui donne le vertige…
Dodo
Départ de l’hôtel
Burgers en face du London eye
Ballade en bateau sur la Tamise et sous Tower Bridge
Retour à l’aéroport
Je HAIS Ryanair !
Maison, dodo…

Bientôt la suite de cette petite mise à jour tardive et p’tet même des photos si vous êtes sages…