14,99 euros

“Tout se vend, tout s’achète, surtout moi…”

C’est étrange comme je me suis retrouvée dans le film 99F (non, ce n’est pas un tour de poitrine, c’est un prix dans l’ancienne monnaie, là, vous vous souviendez ?) d’après le livre éponyme de messire Beigbeder. Pendant tout le film, j’ai hoché la tête en me disant “tiens, ça je connais…”. Enfin, à part les trips sous coke, parce qu’à part des calmants un peu forts après un arrachage de dent de sagesse, les trips, j’ai pô connu ça, moi, chaste et pure que je suis. Régis, je te défends de rigoler.

Parce que même si je ne travaille pas exactement dans la pub, je suis quand même, techniquement parlant, une créative. C’est pô moi qui le dit, c’est mon profil Monster… Et le créatif, par définition, c’est quelqu’un de frustré, qui se retrouve aux prises avec des abrutis qui ne comprennent rien à son art et qui lui imposent des foutues contraintes totalement pas glamour, baby. D’abord.

Le patron qui ne comprend rien et qui impose ses propres idées de génie même si ça va à l’encontre de toute règle du marketing, voire même à l’encontre du bon sens et du bon goût, tout ça parce qui lui il kiffe grave et que c’est lui qui décide, le cauchemar du créatif. J’ai connu. C’est l’enfer. Et c’est étonnemment répandu.

Le moment de marre intensif où on en a marre d’être pris pour un con, marre de subir les conneries et les sautes d’humeur de ses supérieurs, où on a envie de débarquer dans le bureau du patron et tout plaquer. J’ai connu aussi. J’ai même déjà fait. En plus soft, quand même, mais effectivement ça fait un bien fou. On sort de là en hurlant “je suis liiiiibre !” et courant comme une jeune Ingalls dans un près fleuri. Sauf qu’on court forcément toujours le risque d’être celle qui se viande comme une merde provoquant un fou-rire chez l’ensemble des spectateurs.

Les moments où on se regarde, comme vu de l’extérieur, et qu’on se dit “mais t’as vu ce que t’es devenue ? c’est vraiment ça que t’as envie de faire ? Tu veux vraiment passer ta vie à arnaquer les pauvres gens naïfs qui croient à la bouse en branche que tu leur fourgues ?”. Ouais, j’ai connu aussi. Et non, ce n’est pas ça que je veux faire de ma vie. Vendre un produit, ok, mais alors le vendre parce qu’il est bien, parce qu’il mérite d’être connu, parce qu’il est vraiment révolutionnaire… C’est vraiment trop demander ?

Bref, le pauvre Octave qui s’écrase comme une merde en bas de l’immeuble de sa boîte (non, j’vous raconte pas la fin, j’vous raconte le début !) il me parle. Plus de compromis, plus de concessions, je ne suis pas un numéro. Je suis moi, tout simplement. Et je le vaux bien.

Toi aussi, tu veux dire une betise ?

Tu dois t'identifier pour me dire une betise.